9 mars 2015

Des pommes résistantes donc moins traitées?

L'image de la pomme est écornée. Symbole d'un fruit santé universel, elle devient le symbole des excès de la chimie agricole. Plus la pomme est belle et plus elle devient désormais suspecte, au grand dam de tout un système qui a cherché à la rendre parfaite, sans trace de sa lutte face aux bioagresseurs. Le fameux dicton "an apple a day keeps the doctor away" (une pomme par jour éloigne le médecin) traverse une mauvaise passe, et les patients ne manquent pas d'en faire allusion. Ils nous confient régulièrement leurs interrogations face aux résidus de pesticides, aux effets sur leur santé, et si finalement ils ne feraient pas mieux de nous les balancer en pleine figure pour nous éloigner ! A nous de leur rappeler les bénéfices (cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques, anti-cancers [1]) associés à la consommation de pomme, même traitée, en lien probable à sa haute teneur en composés phénoliques. A nous de leur rappeler la possibilité de les consommer sans résidus de pesticides de synthèse avec des pommes issues de l'agriculture biologique.

Y-aurait-t'il une alternative ? On entend de plus en plus parler de pommes dites résistantes, telles que: Ariane®, Antarès®, Choupette®, Juliet®, la dernière née Story®... Elles nécessiteraient bien moins de pesticides: on entend dans les médias des chiffres variables, rapportant une réduction de 50%, voire de 90% ?! Dans le dossier de presse d'Ariane®, un producteur témoigne: "Je ne pratique plus qu'un traitement fongicide sur 10". Ces pommes bénéficient d'un marketing important avec sticker d'identification et site internet dédié, et souhaiteraient faire leur place entre les pommes conventionnelles sur-traitées et les pommes de l'agriculture biologique. Quand elles ne sont pas à la fois résistantes et biologiques ! Qu'en est-il en réalité ? Sont-elles plus écologiques ? Allez-vous ingérer moins de pesticides avec ces pommes ?