8 janv. 2018

Pour des recommandations considérant l'impact des transformations

La dernière grande enquête de l’alimentation des français, INCA3 publiée en 2017 [1], a montré que les aliments des catégories de la fameuse pyramide alimentaire sont de plus en plus consommés sous forme transformée. Environ 50% des plats consommés par les adultes sont préparés par l’industrie. Des données de la cohorte NutriNet-Santé [2] montrent que les ultra-transformés représentent une part importante de la diète des français (18,4% des aliments en poids, 36% des calories apportés).

Alors il est temps de considérer les transformations des aliments et des ingrédients dans les recommandations, et pas seulement les apports en nutriments par catégorie d’aliments (surtout les macronutriments). Non, le NutriScore (sur lequel se base aussi l’application Yuka) n’est pas forcément la bonne voie, il néglige les process et reste le fruit d’une approche réductionniste (oui, je vais en parler souvent de celle-là). Il peut même provoquer un effet de halo, alors qu’un aliment classé A sera probablement moins sain qu’un aliment brut pas classé du tout : mais lequel va choisir le consommateur ? Peut-être que l’on ferait bien de se tourner vers l’étranger. Exemple du Brésil qui mis en place en 2014 de nouvelles recommandations : finie la pyramide des féculents/légumes/protéines/autres, le Brésil recommande de manger des repas cuisinés composés d’aliments bruts ou très peu transformés. Pas de score pour aider à choisir parmi la pléthore d'aliments ultra-transformés de nos supermarchés : on conseille tout simplement de les éviter. Leur guide alimentaire [3] est une approche globale et pragmatique, considéré comme le meilleur au monde aujourd’hui par beaucoup d’experts. Sa mise en pratique est une autre paire de manches dans un pays où les grandes firmes agroalimentaires usent de multiples stratégies pour s'arracher un marché au potentiel de croissance très lucratif (voir l'article du New-York Times, discuté aussi par Naturacoach sur sa page facebook). Les recommandations sont au moins en phase à cette réalité : un véritable déferlement de junk food.

Références
[1] Etude INCA3
[2] Julia, Chantal, et al. "Contribution of ultra-processed foods in the diet of adults from the French NutriNet-Santé study." Public health nutrition (2017): 1-11.
[3] Guide alimentaire du Ministère de la Santé Brésilien

6 janv. 2018

Aliments ultra-transformés à l'honneur

Ce mois-ci, numéro spécial sur les aliments ultra-transformés (AUT) dans le Public Health Nutrition journal ! Un recueil d’une vingtaine d’études récentes des 4 quatre coins du monde : France, Canada, Brésil, Espagne, Suède, USA, Colombie, Liban... 

4 janv. 2018

Végétarisme et dépression ? Qui est l'oeuf ou la poule ?



S'il y a une bonne résolution qui changerait pas mal notre monde de fausses nouvelles et d'idées reçues, c'est d'assimiler au moins ces deux sophismes. Cela serait un bon début. Le plus grand écueil de la raison n'est pas de la rejeter, mais de s'y référer par erreur. Rien qu'en gardant en tête que corrélation n'est pas causalité, les journalistes pourraient bouleverser la presse et sa façon de communiquer sur les résultats scientifiques.