27 févr. 2017

"La vitamine D réduit le risque de rhume de 12%" : FAUX !

Nous sommes toujours en hiver, et toujours confrontés aux infections respiratoires propices à cette saison : rhinovirus, bocavirus, influenza et parainfluenza virus, coronavirus, virus respiratoire syncytial... on est loin de tous les connaître, parmi les quelques 180 000 virus par minute que nous respirons quotidiennement [1] (pas de panique, l’extrême majorité nous laisse tranquille !). Diminution de l'ensoleillement et donc de la vitamine D, celle-ci est en conséquence considérée comme une hypothèse expliquant l'association entre ces incidences épidémiques et les saisons froides. Du coup, quand une étude sort à ce sujet, la presse santé dégaine les gros titres. Et elle n'y va pas de main morte, je cite : "Voici un puissant anti rhume, la vitamine D", ou d'autres, plus humoristiques comme "Rhume : la vitamine D meilleure que la vitamine C". Forcément, il est facile d'être plus efficace que quelque chose dont on n'a toujours pas prouvé un vrai bénéfice clinique (mais le débat n'est pas clos) [2].
Cette efficacité a un chiffre qui revient souvent : 12%. D'après une majorité d'articles de presse, francophone ou anglophone, le risque de rhume serait réduit de 12% par une supplémentation en vitamine D. D'autres vont au delà, comme de 20 à 70% de réduction du risque. On va voir ce que ce n'est pas tout à fait vrai...
Alors que la déficience en vitamine D est un réel problème de santé publique [3], il convient d'être précautionneux : l'excès de zèle n'est pas l'ami du monde scientifique et médical et de sa relation, déjà bien tourmentée, avec le grand public. Petite mise au point sur l'étude qui fait parler d'elle.