La ghréline est la seule hormone (mais pas le seul médiateur) connue pour stimuler l’appétit, produite principalement par l'estomac. Un repas diminue plus ou moins ses taux, qui remonteront ensuite : le contraire des hormones de la satiété. Une nouvelle étude [1] montre que l'ordre de consommation entre des grandes catégories d'aliments (glucidiques/protéiques/légumes) affecte différemment la remontée des taux de ghréline plusieurs heures après un repas. Pour un repas strictement identique, consommer la part glucidique à la fin du repas (courbe orange) plutôt qu'au début (courbe bleue) a induit des taux de ghréline plus bas 3 heures après le repas (graphique de gauche). Mais grosse déception (un peu dissimulée par certains relayeurs) : il n'y a pas de différence de perception de faim/satiété ressentie par les volontaires. Du coup, les implications cliniques ne sont pas très prometteuses.
Mais de la même expérience, les auteurs ont publié un autre article [2] montrant une réponse glycémique (pic et aire sous la courbe) réduite lorsque les glucides sont consommés en fin de repas (graphique de droite). L'insulinosécrétion est aussi plus faible et la hausse de GLP-1 (une hormone intestinale de satiété) plus élevée. Intéressant : on pensait que le bol alimentaire d'un repas était homogénéisé, par les mouvements intragastriques, à peu près de la même manière quelque soit l'ordre d'ingestion des aliments, et avant le début de son évacuation dans l'intestin grêle. La "pause" de 10 minutes avant l'ingestion de la composante glucidique conditionne ce résultat peut-être de manière importante.
Plus de détails : la composante non glucidique était composée de poulet et légumes, et celle glucidique de pain et de jus d'orange. 10 minutes séparaient la consommation de ces deux composantes. La courbe grise représente les taux de ghréline après consommation d'un sandwich : une sorte de contrôle, il n'y a pas vraiment de pertinence à le comparer aux autres puisqu'il n'apporte pas les mêmes aliments (en qualité et en quantité). L'étude est limitée par son petit échantillon (16 individus), qui ne sont pas des volontaires sains mais diabétiques de type 2.
Important : cela ne veut pas dire qu'on peut RAJOUTER des glucides en fin de repas. Ces résultats suggèrent juste de modifier sa chronologie d'ingestion au sein d'un repas, en le démarrant par des aliments non glucidiques (sans sucres simples ou complexes).
Références
[1] Effect of Food Order on Ghrelin Suppression. Alpana P. Shukla, Elizabeth Mauer, Leon I. Igel, Wanda Truong, Anthony Casper, Rekha B. Kumar, Katherine H. Saunders and Louis J. Aronne. Diabetes Care 2018 Feb; dc172244.
[2] Shukla, Alpana P., et al. "Carbohydrate-last meal pattern lowers postprandial glucose and insulin excursions in type 2 diabetes." BMJ Open Diabetes Research and Care 5.1 (2017): e000440.
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