29 nov. 2017

Feed : le réductionnisme en nutrition mis en poudre

Que penser du récent concept des boissons-repas ? Pas celles vous vendant le rêve d’une perte de poids miraculeuse, non, celles se destinant à remplacer un repas complet pour manger toujours plus facilement. Pour citer les plus connus : Soylent et Huel outre atlantique, Feed depuis peu en France. Le principe est simple : rajoutez de l’eau à une préparation en poudre, secouez, le repas est prêt. Etant donné le martelage « santé » frontal de Feed opéré sur leur site, interviews et sur les réseaux sociaux, j’ai presque été incité à y jeter à un œil avec des allégations comme : « repas complet », « nutritionnellement parfait », « chaque bouteille contient les ingrédients nécessaires pour remplacer un repas complet ».

Nutritionnellement parfait, rien que ça ? Alors prenons une de leur bouteille pour l’exemple : joliment prénommée « Légumes du jardin ». Quitte à remplacer un repas complet, autant que celui-ci contribue à nos apports en légumes !

Aliment ou supplément alimentaire ?

Voici la liste des ingrédients :


Farine d’avoine sans gluten, matière grasse végétale (huile de tournesol, amidon transformé, sirop de glucose, antioxydant : extrait de romarin), isomaltulose, protéines de pois, lin jaune, farine de riz, arôme, oignon grillé, minéraux (phosphate de potassium, phosphate tricalcique, citrate de magnésium, gluconate de zinc, gluconate de cuivre, chlorure de chrome, molybdate de sodium, iodure de potassium et sélénite de sodium), fibres d’acacia, poireau, sel, épaississants : gomme de guar et gomme xanthane, maltodextrine, vitamines (A, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, C, D, E, K), poivre, antioxydant : extrait naturel de romarin.


On peut être perplexe devant cette liste : mais où sont les légumes ? Même une basique soupe industrielle en contient plus ! Voyons voir : il y a du poireau en 11ème position juste devant le sel, et de l’oignon grillé en 8ème place juste derrière un arôme. Très jardin tout ça.

Il n’y a donc pas une seule des portions de légume recommandées. Quand une internaute demande « où est passé le potiron » (de la boisson carotte/potiron), c’est avec un aplomb déconcertant qu’une représentante de Feed répond que le potiron est un arôme naturel, car ils veulent réellement miser sur la qualité (sic). L’importance de l’apport en fruits et légumes pour la santé serait donc véhiculée par un goût ? Il est naturel, on est rassuré…

Ce qui surprend aussi, c’est la drôle d’impression de lire la composition d’un complément multi vitamines et minéraux (sur une base de farines et de graisses), avec pas moins de 22 vitamines et sels minéraux rajoutés. Pourtant Feed insiste sur le fait que les ingrédients de qualité supérieure (avoine, riz, sarrasin, lin, etc) apportent dans les proportions idéales, entre autres, vitamines, minéraux et oligo-éléments ! Alors non, il ne semble pas que ces ingrédients « naturels » mis en avant contribuent suffisamment aux apports journaliers recommandés. Au final, plutôt légumes du jardin ou multivitamines et minéraux de parapharmacie ?

Beaucoup trop de fructose

Une part importante des glucides de leurs formulations provient de l'isomaltulose (du 6-0-α-D-Glucopyranosyl-D-fructose pour les biochimistes). Pour Feed, qui tente de vous rassurer qu’il soit considéré par la réglementation comme un sucre, c’est un très bon glucide car son index glycémique (IG) est de 32. Clap de fin ? Non.
Une molécule d'isomaltulose digérée
= une molécule de fructose (+ glucose)

Comme le saccharose (le sucre de table), l'isomaltulose est composé à 50% de glucose et 50% de fructose. C'est le type de liaison entre ces deux monosaccharides qui différencie isomaltulose et saccharose. Cette liaison est un peu plus difficile à hydrolyser, d'où un IG réduit. Mais surtout, le fructose fait automatiquement baisser l'IG par rapport à des glucides n'en contenant pas, c’est mathématique. Là est le tour de passe passe de leur communication : présenter l'isomaltulose comme un glucide à IG bas vous ferait oublier qu'il est composé à 50% de fructose, un sucre qui est plus censé se retrouver dans un dessert que dans un plat, comme pour le saccharose !

De la même manière qu'avec le sirop d’agave, le marketing vous amène à vous focaliser sur l’IG alors que c’est une bombe à fructose (sirop qu’ils utilisent d’ailleurs pour des barres vendues à côté, comme premier ingrédient). La surconsommation de fructose et sa prévalence sont considérées par une partie de la communauté scientifique et médical comme un problème de santé publique. Bien que toujours débattu [1], le fructose aurait un rôle critique dans les imbrications entre les consommations élevées de glucides et l’épidémie d’obésité et de maladies métaboliques de nos sociétés modernes [2,3]. Du fait d’un métabolisme différent de celui du glucose : le fructose augmente les taux de triglycérides, favorise l’infiltration de graisse dans le foie (épidémie de stéatose touchant 20% des européens, et évoluant vers la stéatohépatite non alcoolique [4]), favorise la résistance à l’insuline, augmente la pression artérielle, augmente les taux d’acide urique [5,6,7].

Par un simple calcul, la bouteille de Feed apporte environ 15 g de fructose (autant que 5 morceaux de sucre). Alors que l’on en consomme déjà bien trop à cause des produits sucrés, apporter du fructose dans ce qui représente un vrai repas (salé) est à mon sens une erreur de taille. Si le pain de votre sandwhich était composé de sucre au de lieu de farine, on pourrait tout autant vous rassurer : l’IG du sucre est plus bas que celui de la farine !

Non, l’IG n’est certainement la condition suffisante pour distinguer les bons des mauvais glucides. Il ne prend pas en compte les effets détrimentaires pléiotropes du fructose.

Quelle matrice alimentaire, quels microconstituants végétaux ?

C’est l’approche réductionniste de la science nutritionnelle qui a conduit à établir les ANC, AJR ou autres RNJ : certains (mais pas forcément tous) besoins en nutriments ont été identifiés et quantifiés, et les aliments ne deviennent alors qu’un moyen ou non à contribuer à leur apport. Si cette approche est partiellement juste, elle réduit les aliments à un somme de nutriments. Vision diététique, mais pas vraiment biologique alertent des chercheurs en nutrition [8,9].

Grandes familles de microconstituants
végétaux (avec un exemple pour chaque)
Se limiter aux glucides/lipides/protéines/vitamines/minéraux/fibres est bien loin de décrire la réalité de la matrice complexe des aliments : dans les produits végétaux, il y a tout un tas de microconstituants parmi les familles des polyphénols, terpènes, caroténoïdes, phytostérols, alcaloïdes etc. Je l’avais illustré dans mon article sur l’extrême complexité d’une simple orange. Quand on veut réduire un aliment à un composé clé, comme par exemple la tomate par son lycopène (son pigment rouge, un terpène antioxydant), on perd une partie du potentiel des effets bénéfiques de la tomate entière [10] ! Or on sait que ces composés sont bioactifs, seuls mais surtout en synergie, en contribuant non seulement en l’apport en antioxydant mais aussi en régulant l’expression de nos gènes [11]. Une grande partie des effets protecteurs (sur le cancer, sur les maladies métaboliques) de la consommation des fruits et légumes serait médiée par ces microconstituants non-nutritifs [25].

De vrais aliments apportent pas moins de 25 000 composés bioactifs dans une journée [12], ce qui rend délicate la compréhension du rôle de l’alimentation dans l’état de santé à long terme des individus. Ces boissons repas ultra-transformées (oui, groupe 4 de la classification NOVA [13]) qui, avec une approche bottom-up, tente de recomposer un repas, simplifie l’environnement alimentaire avec le risque que cet appauvrissement ait des conséquences à terme.

Réduire le repas à, en partie, un mix de vitamines ajoutées est aussi oublier l’échec relatif des études de supplémentation vitaminique comme les bien connues études CARET, ATBC ou encore SELECT concernant les vitamines A et E par exemple, où le risque de cancer a parfois été augmenté.

Trop de phosphates

Des choix de sels minéraux pas très malins sautent aux yeux. Par exemple, Feed a choisi d’apporter le potassium et le calcium sous forme de sels phosphatés (l’E340 et l’E341, bien que non nommés ainsi sur la liste), donc sources de phosphore. Une bouteille apporte déjà 82% des AJR en phosphore alors qu’elle n’est censée remplacer qu’un seul repas. Le total sur la journée excédera sans aucun doute les apports recommandés, d’autant que les phosphates inorganiques comme ces additifs sont plus efficacement absorbés que les phosphates organiques présents naturellement dans les aliments [14]. Or depuis quelques années, les possibles risques sanitaires liés à cet excès de phosphore et surtout des additifs phosphatés sont dans le collimateur des chercheurs et des autorités.

Bien que le phosphore soit un nutriment essentiel, son excès pourrait être lié à des atteintes tissulaires, par des mécanismes impliquant des modifications de l’hormone parathyroïde et du facteur 23 de croissance du fibroblaste. Les conséquences suspectées : atteintes rénales, cardiovasculaires (athérosclérose) et osseuses (ostéoporose) [15, 16, 17, 18].

De nombreux travaux de recherche ont conduit l’EFSA à demander une réévaluation de la sécurité de ces additifs : patience, réponse fin 2018 ! En attendant qu'il y ait un consensus sur le sujet, les données invitent à la prudence et plutôt à chercher son potassium dans les fruits et légumes. Dans ceux-ci, le potassium est sous la forme d’esters organiques de sels alcalins comme le bicarbonate et le citrate de potassium. Pareil pour le calcium…

Une charge acide nette urinaire

Avec ce mélange de farines (céréales, légumineuses), de lipides et des sels minéraux souvent non alcalins : l’indice PRAL de ce produit alimentaire n’est certainement pas neutre. L’indice PRAL correspond à la charge acide rénale potentielle, indicateur de la charge acide des aliments sur les urines. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : au niveau rénal, pas sanguin où le pH est très finement régulé entre 7.38 et 7.42, ni autre concept farfelu d'acidité "cellulaire". En l’absence d'éléments alcalinisants suffisants, caractéristiques presque exclusives des fruits et légumes [19] (voir paragraphe précédent), vos reins devront excréter des urines plus acides que si vous en consommiez. Une acidose rénale de bas grade peut s’installer, qui est associée à un risque plus élevé de survenue de maladie rénale chronique [20, 21]. Sans que l'on soit sûr du lien de cause à effet.

Et on est encore moins sûr si la charge acide alimentaire a d'autres conséquences ou non sur la santé (un petit tour sur Pubmed vous fera comprendre ce qu’est un sujet sans consensus scientifique !). Pour autant, il ne parait ni prudent, ni optimal, de consommer un repas complet acidifiant. Pourquoi ? Car un repas complet riche en aliments d'origine végétale, comme l'est une alimentation qui semble "saine" face aux critères de jugement scientifiques (type régime méditérannéen), aura un PRAL équilibré parmi toutes ses autres particularités. Encore une fois, l’absence de vraie portion de légume ou de fruit est directement en cause, et c'est bien moins anecdotique que l'indice PRAL !

Des acides gras essentiels mais pas parfaits

Le 2ème ingrédient est de l’huile de tournesol, source d’oméga-6. Choix embarrassant à l’heure où les huiles riches en acide linoléique sont accusées de risque augmenté de mortalité [22].
Heureusement, du lin est incorporé (5ème ingrédient) pour apporter des omégas-3 sous la forme d’acide alpha-linolénique. Feed ne donne pas d’information sur le rapport oméga-6/oméga-3 : nous ne pouvons pas savoir s’il est recommandable, s’il ne dépasse pas 4 ou 5. La position de ces deux ingrédients laisse le doute.

Autre ennui pour les acides gras :
  • L’ALA est en théorie le précurseur d’autres omégas-3 nécessaires à un bon état de santé que sont l’EPA et le DHA.
  • Pour des raisons de polymorphisme génétique, contrairement aux asiatiques et au africains, la majorité des européens (et américains) sont de faibles convertisseurs d’acide alpha-linolénique en EPA et DHA [23]. Seulement 1 à 10% de l’ALA parvient à être converti [24] : c’est trop peu et il est nécessaire d’avoir des apports alimentaires en DHA et EPA. Même l’Anses, notre bonne vieille autorité alimentaire, le dit ! Et en 2010, elle a défini des ANC pour l’ALA mais aussi l’EPA et le DHA. La boisson Feed n’apporte aucun des deux derniers. Pour la perfection en nutrition, c’est dommage.


Conclusion : la somme des nutriments ne fait pas un aliment, et encore faut-il qu'ils soient bien choisis !

On s’arrête là : cette analyse ne tient pas à être exhaustive, mais suffisante pour comprendre que ce repas n’est pas parfait comme annoncé.

Concevoir un repas sans portion de légume, mais en essayant (et échouant) de finalement les recomposer, tombe dans le piège de l’approche réductionniste de la nutrition. En conséquence, les matrices des aliments avec toute leur richesse en microcomposés nutritifs et non-nutritifs sont négligées. Quelles répercussions de cet appauvrissement sur le long terme ? Au moins une perte significative des effets protecteurs associés aux légumes et aux fruits.

Ensuite, certains choix d’ingrédients mettent à mal ces formulations dans les problématiques de santé publique alimentaire : trop de fructose, trop de phosphates, pas d’oméga-3 à très longue chaîne (EPA et DHA), une matière grasse principale trop riche en oméga-6 (tournesol), une probable charge acide nette…

Il est probable que peu de consommateurs souhaitent réellement utiliser Feed pour remplacer tous les repas durant toute leur vie. Si certains détails ont alors moins d’importance, d’autres restent préoccupants. Comme cet apport massif de fructose qui n’a pas lieu d’être pour un repas.

Pour les déterminants sociaux, culturels et écologiques de ce type d’alimentation, c’est par contre un tout autre sujet qui reste à discuter.

Bons légumes du jardin à tous !


Références

 [1] van Buul, Vincent J., Luc Tappy, and Fred JPH Brouns. "Misconceptions about fructose-containing sugars and their role in the obesity epidemic." Nutrition research reviews 27.1 (2014): 119-130.

[2] Johnson, Richard J., et al. "Potential role of sugar (fructose) in the epidemic of hypertension, obesity and the metabolic syndrome, diabetes, kidney disease, and cardiovascular disease." The American journal of clinical nutrition 86.4 (2007): 899-906.

[3] Pereira, Rodrigo Martins, et al. "Fructose Consumption in the Development of Obesity and the Effects of Different Protocols of Physical Exercise on the Hepatic Metabolism." Nutrients 9.4 (2017): 405.

[4] Ratziu, V., M. Tahiri, and L. Bonyhay. "La stéatohépatite non alcoolique." Annales d'endocrinologie. Vol. 66. No. 2. Elsevier Masson, 2005.

[5] Lê KA, Ith M, Kreis R, Faeh D et al. Fructose overconsumption causes dyslipidemia and ectopic lipid deposition in healthy subjects with and without a family history of type 2 diabetes. Am J Clin Nutr. 2009;89(6):1760

[6] Stanhope KL, Schwartz JM, Keim NL. Consuming fructose-sweetened, not glucose-sweetened beverages increases visceral adiposity and lipids and decreases insulin sensitivity in overweight/obese humans. J Clin Invest. 2009; 119(5):1322-34.

[7] Tappy, Luc, and Kim-Anne Lê. "Metabolic effects of fructose and the worldwide increase in obesity." Physiological reviews 90.1 (2010): 23-46.

[8] Jacobs, David R., and Linda C. Tapsell. "Food, not nutrients, is the fundamental unit in nutrition." Nutrition reviews 65.10 (2007): 439-450.

[9] Fardet, Anthony, and Edmond Rock. "Toward a new philosophy of preventive nutrition: from a reductionist to a holistic paradigm to improve nutritional recommendations." Advances in Nutrition: An International Review Journal 5.4 (2014): 430-446.

[10] Talvas, Jérémie, et al. "Differential effects of lycopene consumed in tomato paste and lycopene in the form of a purified extract on target genes of cancer prostatic cells." The American journal of clinical nutrition 91.6 (2010): 1716-1724.

[11] Rodriguez-Casado, Arantxa. "The health potential of fruits and vegetables phytochemicals: notable examples." Critical reviews in food science and nutrition 56.7 (2016): 1097-1107.

[12] Carlsen, Monica H., et al. "The total antioxidant content of more than 3100 foods, beverages, spices, herbs and supplements used worldwide." Nutrition journal 9.1 (2010): 3.

[13] Monteiro, Carlos A., et al. "NOVA. The star shines bright." World Nutrition 7.1-3 (2016): 28-38.

[14] Uribarri J, Calvo MS. Hidden sources of phosphorus in the typical American diet: does it matter in nephrology? Semin Dial. 2003;16(3):186–188.

[15] Ritz, Eberhard, et al. "Phosphate additives in food—a health risk." Deutsches Ärzteblatt International 109.4 (2012): 49.

[16] Takeda, Eiji, et al. "Increasing dietary phosphorus intake from food additives: potential for negative impact on bone health." Advances in Nutrition: An International Review Journal 5.1 (2014): 92-97.

[17] Calvo, Mona S., and Katherine L. Tucker. "Is phosphorus intake that exceeds dietary requirements a risk factor in bone health?." Annals of the New York Academy of Sciences 1301.1 (2013): 29-35.

[18] Ketteler, Markus. "Phosphorus and Cardiovascular Disease." Clinical Aspects of Natural and Added Phosphorus in Foods. Springer New York, 2017. 229-240.

[19] Expertise scientifique collective INRA. Les fruits et légumes dans l'alimentation : enjeux et déterminants de la consommation. Novembre 2007.

[20] Rebholz, Casey M., et al. "Dietary acid load and incident chronic kidney disease: results from the ARIC study." American journal of nephrology 42.6 (2015): 427-435.

[21] Scialla, Julia J., and Cheryl AM Anderson. "Dietary acid load: a novel nutritional target in chronic kidney disease?." Advances in chronic kidney disease 20.2 (2013): 141-149.

[22] Ramsden, Christopher E., et al. "Re-evaluation of the traditional diet-heart hypothesis: analysis of recovered data from Minnesota Coronary Experiment (1968-73)." bmj 353 (2016): i1246.

[23] Kothapalli, Kumar SD, et al. "Positive selection on a regulatory insertion–deletion polymorphism in FADS2 influences apparent endogenous synthesis of arachidonic acid." Molecular biology and evolution 33.7 (2016): 1726-1739.

[24] Arterburn, Linda M., Eileen Bailey Hall, and Harry Oken. "Distribution, interconversion, and dose response of n− 3 fatty acids in humans." The American journal of clinical nutrition 83.6 (2006): S1467-1476S.

[25]  Liu, Rui Hai. "Health benefits of fruit and vegetables are from additive and synergistic combinations of phytochemicals." The American journal of clinical nutrition 78.3 (2003): 517S-520S.

5 commentaires:

  1. Très intéressant, j'ai un autre point de vue sur se produit, Merci !

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  2. bravo et merci pour ce travail exhaustif

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  3. Enfin une analyse intelligente et approfondie de la valeur nutritionnelle des repas en poudre. Clairement la bouteille "légumes du jardin" est un repas complet de synthèse qui ne vaut pas un mélange de vrais fruits et légumes. Par contre je vois qu'ils ont aussi une gamme bio qui a première vue semble corriger la plupart de ces problèmes. Voilà par exemple la composition de leur "tomates olives" :
    Farine de millet*, farine de riz hydrolysée* (alpha amylase), farine de châtaigne*, farine de tournesol déshuilée*, tomate en poudre et en morceaux* (9,5%), lait de noix de coco en poudre* (pâte de noix de coco*, crème de noix de coco*, farine de noix de coco*), lin jaune*, farine de riz*, graine de tournesol*, oignon en poudre*, olives noires* (sel) (2%), carotte en poudre*, arôme naturel, sel, thym*, algues calcaires, laitue de mer*, ail*, persil*, poivre*, poudre d’acérola* (maltodextrine*), moringa*, roucou*, son de riz*, kaloupilé*, basilic*, tulsi*, citron*, épinard*, amla*, thé vert*, shiitake*, lichens*, antioxydant: extrait naturel de romarin*. 
    *Matières premières issues de l'agriculture biologique UE / Non UE

    Je serai curieux d'avoir votre analyse sur cette nouvelle composition. Par exemple est ce que la transformation en poudre est gênante par rapport à des fruits et légumes entiers ?
    Merci

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    1. Bonjour Franck,
      Avec un peu de retard, ma réponse rapide.
      Cette nouvelle composition d'ingrédients ne change pas le fond du problème : on est devant un pseudo-aliment reconstitué par des ingrédients issus du cracking agro-alimentaire, reconstitution justifiée (bénite?) par l'approche réductionniste.
      9,5% de tomates déshydratées, ok, c'est quelques % de plus que les autres versions. Oui, la déshydratation (associée aux traitements pré-déhydratation et la longue conservation à l'état déhydraté qui s'ensuit) a effectivement un impact nutritionnel (sur les caractéristiques nutritives, mais aussi sur la matrice alimentaire). D’un point de vue des nutriments, surtout par dégradation oxydative (ce qui concerne tous les process), mais aussi par la chaleur (utilisée par les process les plus économiques, et on peut faire l'hypothèse que c'est le cas pour Feed vu le prix d'une bouteille). Pertes en vitamines, en pigments et autres composés antioxydatifs qui sont "consommés" ou dégradés durant ces étapes. D’un point de vue « matrice », la poudre n’a plus grand-chose à voir avec un aliment peu transformé et mastiqué. L’impact métabolique est certainement moins important pour les légumes que pour les sources de glucides et lipides, mais on ne sait pas encore amusé à faire des essais cliniques de long terme au sujet d’une alimentation en poudre ! En milieu spatial, cela pourrait s’envisager dans une approche observationnelle, mais les conséquences multiples de ce milieu ne permettrait pas d’isoler le facteur alimentaire…
      Enfin, pour finir sur une note presque humoristique, la liste finale de pseudo-super-aliments qui joue sans discrétion sur l’effet de halo santé ! Quelques dixièmes ou centièmes de % de produits qui n’auront aucun intérêt à ces doses (si même ils en avaient à des quantités significatives !), autres que de plaire au lecteur de la liste des ingrédients.
      Un peu de biblio : Sablani, S. S. (2006). Drying of fruits and vegetables: retention of nutritional/functional quality. Drying technology, 24(2), 123-135.

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